jeudi, août 03, 2006

STUDIO POUR UN SÉJOUR À SIDI-BOU-SAID

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dimanche, avril 16, 2006

SAINT LOUIS OU SIDI-BOU-SAID (1er partie)

© photo Abbes Moncef
Comme nous l’avons vu précédemment dans le post sur les croisades, Saint Louis Roi de Frances s’est éteint à Carthage en 1270 de notre ère.,
Au début du 19 é, une légende naît et traverse les siècles, souvent reprise de nos jours par les prospectus touristiques.
Elle met en scène Abou Saïd Khalef at Tamimi Al Bègi ayant vécu entre la deuxième moitié du 12 e siècle et jusqu’à la première moitié du 13 e et Saint-Louis carrément d’une autre époque se limitant au 13 é siècle.
Sidi-Bou-Saïd est né en 1156 et décède en juin 1231 et Saint-Louis est né en 1215 et s’éteint en août 1270 à Carthage.
Sidi-Bou-Saïd est bien enterré sur la colline de djebel El-Manar dans sa demeure devenue Mosquée-Zaouia.
(C’est à la fin du 19 è s. que l’on adopta pour le promontoire et le village le nom de :SIDI-BOU-SAÏD).
Les restes de Saint-Louis, le roi Louis IX sont enterrés à saint Denis en France et une partie en Sicile.





Chacun de leur côté et à des époques différents ces deux personnages ont marqué leurs contemporains.
SIDI-BOU-SAÏD soufiste consacre sa vie à la prière et à la méditation (Wali Allah).
Saint-Louis est un roi dont les vertus ont été reconnues par l’église.
Quoique étant en croisade contre Tunis, il laissa plané un mythe transporté oralement et qui court toujours …
La légende.
Elle est née aux environs de 1841. Plusieurs auteurs en parlent, retenons celle du premier qui l’écrira en 1890 dans son ouvrage « Tunis et ses environs ».
Il parle d’une soi-disant légende musulmane dont il n’indique pas l’origine.
D’après cette légende, les Arabes (sic) vénèrent la mémoire de Saint-Louis au marabout de Sidi-bou-said où ils prétendent qu’il repose.
Louis IX, roi vaillant, bon, juste ne pouvait pas mourir infidèle (c.à.d. chrétien). Dieu lui envoya alors deux anges qui le convertirent à l’islam.
Cette identification de Saint-Louis et de Sidi-bou-said est incohérente à mon sens ; 40 ans séparent leurs morts.
Cette légende parfois mythique, est très souvent raconté par les autochtones aux étrangers en quête d’histoires fantastiques. Une trentaine d’auteurs l’ont reprise en fonction de leurs sources. Elles ne comptent pas moins de trente versions entre 1833 et 1978.
Il est à noter que tous ses auteurs sont européens, il n’existe aucune source arabo-islamique écrite, contrairement à la voix orale très usitée à l’époque dans nos contrées. (Enfant, j’ai souvent entendu cette histoire mystérieuse).
Les auteurs européens situent d’ailleurs leur domaine d’investigation dans le village même.
Un fait politico-religieux ajoute plus de mystère à la légende ; c’est l’interdiction aux juifs et aux roumis d’accéder au village ; ce n’est qu’en 1826 que cette interdiction fut levée.
Ils le contemplaient, je suppose depuis ces environs : Byrsa, Carthage ou à leurs arrivées, passant devant le cap Carthage pour débarquer à Tunis…
On observe que le village maraboutique de Sidi-Bou-Saïd à l’instar de plusieurs autres servaient d’asile :
« Jusqu’en 1883 tout criminel avait le droit de se soustraire à la justice en se réfugiant avant son arrestation dans un asile où il se mettait sous la protection de Dieu ou d’un Patron vénéré.
On sait quel rôle jouaient à cet égard les zaouïas et surtout les mausolées de Sidi Ben Arousse, de Sidi Mehrez et Sidi-bou-said . ce n’est que deux ans après l’installation du protectorat français, que le droit d’asile ayant été aboli, le réfugié peut y être enchaîné et conduit devant l’Autorité ‘ »(R. Darmon : de sac et de cordes aux vieux pays du Bey, in best octobre 1958 ).

dimanche, janvier 08, 2006

VESTIGES ANTIQUES

Les rares traces archéologiques ont été repérées au 19 e siècle au niveau du mausolée de Sidi DHRIF ABOU ABDALLAH (sur le versant nord en descendant vers la Marsa Corniche). Il s’agit d’un bloc de muraille antique. Cela laisse supposer une enceinte contournant le site.
Il est difficile de savoir s’il y a eu en peuplement sur le promontoire, mais une mosaïque de six mètres sur cinq a été retrouvée prés du marabout SIDI JEBELI ALI laisse supposer l’existence d’une villa romaine.

Jebel el Manar ou jebel el Marsa
(Montagne du phare ou montagne du port)






À l’emplacement du phare actuel, la présence d’ouvrage défensive est acquise, c’était un ribat construit à l’époque médiéval, probablement aghlabide.
Par ailleurs il n’est pas impossible que les Carthaginois ou les Romains aient utilisé ce lieu stratégique pour l’établissement d’un point lumineux pour les navigateurs qu’ils étaient.
ABOU SAÏD KHALAF BEN YAHIA ETTAMIMI EL BEJI aurait été enterré d’abord dans la tour de feu d’après un de ces disciples.
Sur ces consolidations fût érigé le premier phare construit en Tunisie en 1840 et achevé en 1860 par Sadok BEY (12 e Bey Husseinites 1814/1882).


mardi, décembre 13, 2005

ET EN EUROPE ?

7éme (1248-1254) et 8éme croisade (1254-1270)





En Europe, c’est l’euphorie des croisades.
Louis IX roi de France conduit la huitième et dernière croisade, souhaitant attaqer Tunis et convertir les infidèles et en particulier le sultan de Tunis. Mais Saint Louis meurt de la peste à Carthage le 25 août 1270. Chales d'Anjou ramène le corps du roi qui sera enterré à Saint-Denis.
Bien plut tard le cardinal Lavigerie édifie la cathédrale Saint-Louis, aujourd’hui transformée en centre culturel : l’Acropolium.

LES CONTEMPORAINS DE ABU SAID

IBN-ROCHD
Date de naissance
1126
Lieu de naissance
Cordoue (Espagne)
Date de décès
10 / 12 / 1198
Lieu de décèsMarrakech (Maroc)


.
"Saladin" (1137-1193) (en arabe صلاح الدي ’Salāḥ al Dīn Yūsuf al-Ayyūbī’) fonda la dynastie ayyoubide, d’origine ethnique kurde en Égypte et en Syrie. Il est également connu pour s’être battu contre les croisés et l’honneur avec lequel il traitait les vaincus

ABU-SAID (1156 -1231) ET SON SIÉCLE


Carte des foyers historiques de la pensée en islam


Pour mieux comprendre la spiritualité de ABÛ-SAÏD-El BÉJI nous allons voyager dans son siècle.

Le monde islamique apparaît comme un monde aussi morcelé et incapable de s'unifier que le monde chrétien. Plusieurs dynasties le contrôlent :
les turcs Seldjoukides, qui dominent le calife abbasside de Bagdad et créent de petits émirats en Jezirah, en Anatolie et en Syrie. Ils sont aidés par des gouverneurs, les atabegs, qui ont tous plus ou moins des velléités d'indépendance. Ce sont des musulmans sunnites.
les Fatimides, une dynastie chiite, contrôle l'Égypte depuis Le Caire ; cependant, celle-ci est envahie dès 1169 par un envoyé de l'atabeg Nur al-Din, et définitivement conquise par Saladin en 1171
les bèrbères, Almoravides puis Almohades, dominent le Maghreb et l'al-Andalus.
Si l'élite dirigeante du monde islamique est convertie à l'Islam (litt. soumission à Dieu), une religion monothéiste créée par Mahomet (570-632), la majorité de la population n'est pas encore musulmane. Nombre de chrétiens, de juifs et d'animistes habitent le monde islamique : ce sont les dhimmis.
La civilisation musulmane est une civilisation brillante sur le plan artistique et intellectuel et son artisanat est plus développé qu'en occident à la même époque. La vie intellectuelle est intense grâce notamment aux contacts avec les civilisations grecque, indienne et chinoise dont ils ont hérité les connaissances. Les musulmans ont importé les chiffres dits arabes — qui remplacent les chiffres romains — la numération positionnelle et le zéro (cf. Brahmagupta), des inventions d'origine indienne. Al-Khawarizmi, mathématicien arabe, a inventé l'algèbre avec les systèmes d'équation (Algorithme). Al Idrisi était un géographe performant, et Averroès à Cordoue était un important philosophe, médecin, juriste et mathématicien. Les médecins du monde islamique comme Averroès ou le persan Avicenne, étaient très en avance par rapport à ceux de l'occident : leur science fut par la suite enseignée dans des facultés de médecine du monde chrétien.
Un art et une architecture propres sont développés, avec des bâtiments comme les mosquées et les madrasas, spécifiques à ce domaine ; toutefois, une grande diversité de formes et de techniques sont employées selon les régions et les cultes...

samedi, décembre 03, 2005

CARTES ANCIENNES





Ces cartes nous permettent de situer le promontoire à une époque ancienne.

KEN YA MEKEN FI KADIM EZZEME... ( Il était une fois...)



Vue de CARTHAGE PUNIQUE avec un plan du II eme s.
( Extrait du livre "L'AFRIQUE ANTIQUE de André Laronde et J-C. Golvin ed.Tallandier)

mardi, novembre 29, 2005

Décryptage d’ABÛ SAÏD KHALEF IBN YAHIA TEMIMI EL BÉJI


" vue sur le golf " (Photo ABBÉS)


Je voudrais, aujourd’hui revenir sur la biographie du saint.
Son nom en entier nous donne des explications qui le situent par rapport à sa famille.

ABÛ SAÏD, signifie le père de Saîd.
(Cela nous prouve qu’il avait un fils qui d’ailleurs mourut avant l’adolescence…)
KHALEF est son prénom.
IBN YAHIA : fils de YAHIA (prénom du père du saint).
TEMIMI, est le nom de sa famille ( les TEMIMI ont fait partie du premier groupe qui accompagna OKBA IBN NAFAA pour la fondation de KAIROUAN en 670 ).
EL BÉJI, signifie « de Béja » lieu de sa naissance.
Il existait en IFRIKIA (TUNISIE) trois Béja :
BÉJA EL KADIMA (l'ancienne BÉJA) où naquit notre homme, qui se trouvait non loin de la Manouba à quinze Km de TUNIS, aujourd’hui disparue.
Celle appelée à l’époque BEJET' EZZEIT (la BÉJA de l’huile) non loin de MAHDIA disparue depuis le moyen âge, et la BÉJE'T EL KAMEH (BÉJA des céréales) qui existe belle et bien et se trouve à cent Km de TUNIS.

lundi, novembre 21, 2005

"SIDI-BOU SAID, LE MÉGARA ANTIQUE..."


"vue du port punique,de CARTHAGE et de SIDI-BOU-SAÏD"

Il y a quelques siècles le cap CARTHAGE, aurait été un point stratégique pour la surveillance des entrées dans le golf des navires allant vers l’antique CARTHAGE.
Colline jumelle de l’ennemi de ROME, le promontoire domine la mer d’une part et d’autre part la plaine de MEGARA où s’étale la MARSA d’aujourd’hui.
MEGARA, faubourg de CARTHAGE si cher à Gustave FLAUBERT :
« C’était à Mégare faubourg de Carthage dans les jardins d’Hamilcar… ».
CARTHAGE domina …. « Dalenda est Carhtago », disait le vieux Caton….
Il est intéressant de noter que Slimane Mustapha ZBISS (1913-2003) dans son livre
« Sidi-bou-said, Promontoire du soleil éternel. » éd.S.T.D 1972, étend Mégara des plaines jusqu’en haut de la falaise : je le site p. 10 : « Sidi-bou-said, le Mégara antique…»

Au le XI ème siècle les ALMORAVIDES "EL MURABITUTUN" (confréries de moines guerriers et dynastie berbère qui régna sur le Magrèbe et sur l’ Andalousie) dressèrent une tour de guet (El Manar en arabe) craignant le retour des Romains vainqueurs de Carthage.
C’est sur cette colline de cent trente mètres d’altitude le Djebel EL MANAR que ABU-SAID-EL BEJI choisit son lieu de retraite jusqu’à la fin de sa vie (9 juin 1231).